Impacts
Des impacts sociaux positifs
Le développement d’un réseau de solidarité
Les formules collectives en habitation répondent à un éventail de besoins en logement : ceux des familles, des aîné(e)s, des petits ménages ou des personnes ayant besoin de soutien pour maintenir leur autonomie résidentielle. L’accès à un logement et à un milieu de vie adéquats ne règle pas tous les problèmes vécus par les ménages en situation de pauvreté ou d’exclusion, mais il constitue une base solide sur laquelle construire sa vie.
Vivre dans un projet d’habitation communautaire facilite l’insertion dans un réseau de soutien et de solidarité à l’échelle locale, une condition importante pour traverser les épreuves individuelles et les crises économiques, sociales, sanitaires ou climatiques. En outre, les relations développées et les compétences acquises, en plus du soutien communautaire offert, le cas échéant, renforcent le bagage individuel des membres ou locataires et les encouragent à s’impliquer plus activement au quotidien, que ce soit à titre professionnel, comme bénévoles ou comme membres actifs dans la vie de leur coopérative, de leur ruelle ou de leur quartier.
Témoignage
« Par le passé, j’ai eu de nombreux problèmes. Je me suis même retrouvé à la rue pendant quelques mois. En 2014, j’ai pris un nouveau départ avec mon implication dans le milieu communautaire. Je suis devenu membre de la Coopérative Rose-Main en novembre 2016. Aujourd’hui, je suis secrétaire du conseil d’administration, et je suis membre de presque tous les comités. D’un point de vue organisationnel, mon implication dans la coop m’a appris à gérer mon temps. Je trouve aussi que ça m’a responsabilisé. Je prends plus de décisions. J’ai plus confiance en mon leadership grâce à la confiance que les gens me témoignent. La coop m’a permis de sortir de l’isolement. Où j’étais avant, je n’avais pas de connexion avec mes voisins. Ici, je connais tout le monde par son nom. »
Alain Blaquière, membre fondateur de la Coopérative Rose-Main (2019)
Abordabilité des logements et sécurité alimentaire
En plus d’offrir une sécurité d’occupation, l’accès à un logement communautaire permet de libérer des sommes pour les autres dépenses essentielles des ménages à faible ou modeste revenu. À ce sujet, dans son rapport de 2015 Pour des logements salubres et abordables, la Direction régionale de santé publique de Montréal précise que le fait de consacrer une proportion trop importante de son revenu au logement restreint la capacité des ménages de répondre aux autres besoins de base, y compris la nourriture et les médicaments. Il semble désormais nécessaire d’élargir le spectre d’action pour agir sur les autres dimensions du logement qui touchent la santé des populations, en particulier l’abordabilité du logement.
Le quart des ménages consacrant plus de 30 % de leur revenu au loyer aurait manqué de nourriture au courant de l’année analysée. Le rapport mettait également en évidence les liens entre la précarité résidentielle et d’autres problématiques, notamment en lien avec la croissance et le développement des enfants de même que leur persévérance scolaire [1].
[1] Rose-Jacobs R. et coll. 2008. « Household food insecurity: associations with at-risk infant and toddler development», Pediatrics, vol. 121, no 1, p. 65–72.
Des économies en santé et services sociaux pour l’État québécois
La formule de l’habitation communautaire permet de répondre aux besoins des aînés ou des personnes ayant des besoins particuliers tout en générant, pour l’État québécois, d'importantes économies annuelles en soins de santé et services sociaux. En effet, l’habitation communautaire permet aux aînés de résider plus longtemps dans leur logement et retarde donc leur admission dans une ressource intermédiaire ou un CHSLD. Elle permet aussi d’accueillir des adultes ayant besoin de soutien à l’autonomie[2] et qui, autrement, se retrouveraient en CHSLD. Enfin, les interventions en matière d’itinérance ou de santé mentale liées aux projets d’habitation communautaire réduisent le recours aux services de santé d’urgence et de sécurité publique ainsi que la judiciarisation de ces clientèles vulnérables.
[2] Personnes vivant avec un handicap physique, une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme ou un problème de santé mentale, par exemple.